Le créole réunionnais

J’ai grandi dans une famille où on ne parlait que le français; le créole était alors considéré comme un dialecte ou en tout cas inapproprié pour parler correctement. Parler créole naturellement m’est venu sur le tard, à travers mon métier d’enseignante et surtout en sentant à la Réunion, une certaine liberté, une reconnaissance de cette langue. On n’avait plus honte de s’exprimer, de s’interpeller en créole.

En effet, la situation linguistique a beaucoup évolué, laissant largement sa place au créole réunionnais, devenue une langue à part entière ( la création d’un CAPES de créole n’en est qu’un exemple). Bannie jusqu’en 1981 l’expression créole est désormais très courante dans les médias, s’appropriant l’espace public à égale position avec le français. Ainsi, voit-on l’émergence d’une hybridation des pratiques langagières à la Réunion:  le français standard a évolué vers un français régional qui a abouti à l’émergence d’un parler réunionnais. Une des conséquences heureuses de ces modifications est la sérénité affichée devant les deux langues en présence et devant leur mélange. En témoigne l’existence de la semaine créole, une manifestation désormais annuelle qui se déroule en ce moment même. C’est l’occasion de promouvoir cette identité, autour d’animations thématiques relatives à la culture, aux arts et à la langue créole.

Une note d’humour autour de ce thème grâce cette vidéo

 


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